Au cours de l’annonce de ses derniers résultats financiers « décevants », Tim Cook a sorti le grand jeu pour séduire les investisseurs. Pas moins de 100 milliards de dollars seront redistribués aux actionnaires. Le PDG d’Apple s’est voulu rassurant et a annoncé tout un ensemble d’opérations destinées à verser plus de dividendes et à valoriser davantage les actions existantes.
Ainsi, Apple a racheté pour 60 milliards de dollars d’action, contre 10 milliards annoncés en 2012, valorisant de fait les actions restantes entre les mains des actionnaires. Par ailleurs, les dividendes ont été augmentés de 15%, soit environ 3,05 dollars par action ordinaire. Le montant annuel de dividendes versés devrait être de 11 milliards de dollars sur l’année.

Un emprunt en forme d’évasion fiscale

Ensuite, Apple a lancé un emprunt de 17 milliards de dollars pour financer ce programme – le plus gros emprunt lancé par une société privée dont l’activité principale n’est pas d’être une banque.
Pourquoi emprunter alors qu’Apple trône sur un matelas de 145 milliards de dollars en liquidités ?  La raison est simple et est pointée du doigt par le Financial Times dans un article paru hier, 1er mai. En empruntant de l’argent, Apple pourrait éviter de payer 9 milliards de dollars d’impôts. Apple, comme de nombreux géants de la high tech, est passé maître dans l’art de l’évasion fiscale « légale ». En effet, la majeure partie de son pécule – 100 milliards contre 45 - se trouve à l’étranger. Le rapatrier aux Etats-Unis soumettrait la somme qui franchirait les frontières à une taxe de 35% sur les bénéfices. Il faudrait ainsi faire rentrer environ 26 milliards de dollars pour financer les 17 milliards fournis par l’emprunt. La solution d’endettement imposera à Apple de verser 300 millions de dollars par an en intérêt, mais devrait lui permettre de bénéficier d’un crédit d’impôt annuel d’environ 100 millions de dollars.
 

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